Le salut

Le salut à l’Aïkido n’est ni la marque d’une dévotion particulière, ni la marque d’une soumission quelconque, c’est une marque de respect :

— respect d’un fondateur, d’un maître, façon simple d’honorer le génie créateur, bien moins ostentatoire que la remise d’une médaille ou d’un prix mais plus efficace dans la durée ;

— respect de l’ancien, du sensei (celui qui est naît avant dans la discipline), du sempai (celui qui a plus de pratique que nous), qui manifestement feront évoluer notre pratique ;

— respect du partenaire, celui avec qui l’on va travailler un temps et qui donc nous permettra d’étudier comme nous le lui permettrons en retour. En Aïkido on ne progresse que grâce à l’autre. Le parte­naire est aussi celui qui partage nos valeurs : sachant que l’homme semble être le seul animal à connaître les conflits intraspécifiques, c’est à dire la guerre, nous saluons celle ou celui qui va se mettre en harmonie avec nous, et ce n’est pas rien ;

— respect du lieu de la pratique. Ce n’est pas un lieu sacré comme on l’entend en Occident, mais ce n’est pas un lieu commun non plus : c’est le lieu de l’apprentissage de la voie, du partage et de la recherche. C’est l’endroit qui va oblitérer les vicissitudes ordinaires pour nous permettre un travail d’introspection. Ce salut est la marque d’un changement d’état de notre personne dès l’entrée sur le tatami, le signe d’une préparation mentale d’une ouverture d’esprit et de corps pour un apprentissage « par corps », le signe de la volonté d’aban­donner l’ego pour se fondre dans l’harmonie universelle.

— Et en tout autre lieu, le salut est la marque du respect de la personne qui nous fait face, un simple bonjour ou bonsoir sans contact, par inclination, comme cela se pratique au Japon. Du réveil jusque vers 11 h du matin, on salut en disant « Ohayo Gozaimasu ». Après 11 h et jusqu’aux environs de 18 h on dit « Konni­chiwa ». Après 18 h, pour dire bonsoir on utilise la formule « Kon­banwa ».

Sylvain Paré

Budobi, Aïkido, Montolieu
Maître Kobayashi Hirokazu, Maître Nocquet, Inoue Emiko - La Baule, 1973
Retour en haut